Interpellation

Alors que l’inauguration de la nouvelle gare se rapproche, les aménagements cyclables pour y accéder ou pour la traverser semblent absents ou inadaptés. Le GRACQ déplore un manque de planification en vue d’une réelle complémentarité des modes de transports dans une gare annoncée comme multimodale.
Les travaux de la gare se terminent, les navetteurs commencent à se réjouir d’enfin pouvoir l’emprunter. Mais chez les cyclistes quotidiens, c’est l’inquiétude sur plusieurs points.
Traversée vers les Grands Prés
Il ne semble pas possible de rejoindre le quartier des Grands Prés ou le Parc Initialis à vélo, que ce soit par la gare-passerelle ou un passage sous voies. La seule solution consistera à utiliser l’un des deux petits ascenseurs destinés également aux piétons et PMR, pour ensuite traverser la gare à pied et reprendre l’ascenseur de l’autre côté. Le GRACQ redoute des files et de la frustration aux heures de pointe.
Des solutions existent pourtant, comme des escaliers à gouttières qui permettent de pousser le vélo, ou simplement une rampe d’accès comme c’est actuellement le cas à la gare temporaire. La nouvelle gare ne semble présenter aucune de ces solutions, ce qui incitera sûrement les cyclistes les plus pressés à emmener leur vélo sur les escalators, avec les risques qui y sont liés.
Des parkings inaccessibles
Nous avons reçu la garantie par la SNCB que des emplacements sécurisés seront prévus pour les vélos dans les parkings souterrains. Encore faudra-t-il pouvoir y accéder facilement. La SNCB a l'intention d’exiger un titre de transport valable pour que les cyclistes puissent accéder aux parkings, ce qui crée un casse-tête logistique pour ceux qui achètent leur ticket au guichet.
Pour compliquer le tout, le chemin à emprunter pour rejoindre les rampes d’accès du parking, notamment depuis la place Léopold, n’est pas aménagé pour les cyclistes. La solution actuelle est de partager la route avec les taxis et les bus (parfois à contre-sens) ou de circuler sur les trottoirs avec les piétons.
Itinéraires vers les communes voisines
Le GRACQ constate qu’il n’y a actuellement pas d’itinéraires cyclables sécurisés de la place Léopold vers Jemappes, Cuesmes ou Ghlin. Faute d’aménagements séparés, il faudra de nouveau circuler sur un itinéraire prévu pour les piétons ou sur une bande destinée aux taxis ou aux bus.
La SNCB nous a récemment confirmé que des itinéraires cyclables seront prévus le long des parkings P3 et P4, depuis les ponts de Jemappes et Ghlin jusqu’au site de la gare. Comme le marché public va seulement être lancé, le GRACQ ne peut que regretter une considération aussi tardive de la mobilité cyclable, alors que tous les autres aspects de la gare sont en phase de finalisation.
Un train de retard
Alors que l'Union européenne propose que 2024 devienne l'année européenne du vélo, l’ouverture de la gare et l'aménagement de ses abords auraient dû faire la part belle aux usagers actifs. Malheureusement le GRACQ redoute que la gare Calatrava, en l'état, ne devienne au contraire un nouvel obstacle à la mobilité cyclable.
Nous invitons les acteurs publics à remédier rapidement à cette situation tout en rappelant que la ville de Mons a l’ambition, dans son Plan Communal de Mobilité, d’augmenter la part modale des trajets cyclables à 10-15% pour 2030, et de donner la priorité aux modes actifs face aux transports motorisés, selon le principe STOP.